Que du bonheur !!!! cette phrase, je l’ai souvent répétée lors de mon « Tour de la France à vélo ». Oui vraiment, ce projet m’a apporté plus que je n’en attendais. Je suis comblé et heureux d’avoir réussi ce défi mais aussi d’avoir partagé ce projet avec vous, famille, amis, copains, blogueurs (prés de 600 connexions par jour), personnes et paysages rencontrés sur le bord du chemin,…. Il me restera dans le coeur et en moi plein de souvenirs et de moments forts indélébiles. Claude, mon ami fidèle, m’a expliqué un jour, un des aspects de la philosophie Tibétaine : l’impermanence. Depuis mon départ, toutes les rencontres, les moments de solitudes, l’observation des choses,… ont fait que je ne suis plus tout à fait le même entre le début et la fin de ce voyage. De tous ces moments de partages et de dialogues, j’ai transmis ma passion et j’ai, bien sur, aussi appris de l’expérience des autres.
Au début de ce Tour de la France, je voulais, comme l’ami Jacques parcourir l’ensemble du parcours tout seul. On ne se refait pas, mon caractère social et le désir de partage, a pris le dessus et ainsi, j’ai choisi d’être accompagné pendant un certain nombre d’étapes (environ 50% du temps). Je pense que cela a été un bon équilibre. Voyager seul permet plus facilement la rencontre, mais aussi le partage avec mes accompagnateurs a contribué à une meilleure connaissance réciproque et nos échanges ont été d’une grande richesse.
Avant de partir, j’avais dédié ce projet à Domitien, mon ami décédé il y a 5 ans. J’ai souvent pensé à lui pendant ce Tour et je sais qu’il aurait été heureux de me féliciter à l’issue de ce Tour.
Enfin, je suis rentré sur Lyon le samedi après l’arrivée à Balan pour voir mon papa, très fatigué, qui est à l’hôpital. J’ai pu partagé avec lui la réussite de ce projet et lui dire combien est immense ce qu’il m’a apporté et transmis…je sais la complicité qui nous unit et qu’il est fier de son fils.
Pour marquer le « Clap de fin » de ce périple, j’ai envie de vous transmettre un certain nombre d’éléments et un petit bilan à chaud (j’espère n’avoir oublié personne, si c’est le cas : mes excuses) :
- Organisation de ma journée type : D’abord, il m’était plus facile de planifier la journée quand j’étais seul que lorsque j’étais accompagné. Donc la journée se déroulait de la manière suivante : Levé à 6h45, douche, petit déjeuner, chargement de la Charogne (20kg en plus du vélo), et départ à 8h, je roulais jusqu’à 10h30, petit en-cas avec banane (j’en ai mangé environ 150 au cours du Tour) et barres de céréale, 2h de vélo puis arrêt, en général un plat du jour dans un « petit troquet » car cela favorisait la rencontre avec les gens du pays. Au moment de repartir il ne me restait plus qu’une trentaine de kilomètres à parcourir que je faisais tranquillement en récupération. Dés mon arrivée au gîte, je prenais la douche, une petite mousse. Il était alors temps de se mettre sur mon ordinateur (au passage 1,2kg) pour alimenter mon blog. En moyenne, il y avait bien 1h15 de travail : téléchargement des photos et vidéos, articles à écrire, lecture des commentaires,…Ensuite, j’allais prendre la température de la ville d’arrivée en me baladant 1 petite heure. Je prenais alors le repas vers 19h30 et j’essayais de me coucher vers 21h30 ce qui me laissait largement le temps de récupérer. Cela est peut être prétentieux de ma part mais à part 2 étapes (Salvetat et Le Vigan), je n’ai jamais été vraiment fatigué. Je le redis mais il n’y a pas d’exploit sportif dans ce que j’ai fait, c’est seulement une bonne gestion qui était nécessaire pour réussir ce défi
- Remarques personnelles : La France est un pays merveilleux et prendre les petites routes (plutôt que les voix rapides) et traverser petits villages et campagnes est un vrai bonheur. 99% des gens que j’ai rencontrés sont sympa, curieux et accueillants (peut être que cela dépend aussi de sa propre attitude). De tous ces moments magiques je me souviendrais de : Ronan le paysan breton, Stéphanie du café de la Croix aussi en Bretagne, le papi émouvant et ému à Sedan et Maribel, la directrice d’école à Uzes. Au niveau de la circulation routière, la majorité des conducteurs ont fait preuve de prudence en me doublant moi et la Charogne (souvent objet de curiosité). J’ai ressenti beaucoup d’envie de faire la même chose dans le regard des gens rencontrés. Si j’ai suscité quelques projets et bien j’en suis heureux. Tous les matins, j’ai toujours eu un grand plaisir à monter sur mon vélo et je ne me suis jamais lassé. Un petit mot sur les pistes cyclables : et bien les pouvoirs publics ont encore beaucoup d’efforts à faire pour faciliter la circulation à vélo, nettoyage des pistes, conception, faire confiance à des décideurs cyclistes,…
- L’accueil au niveau de hébergements commerciaux a été dans l’ensemble très corrects sauf peut etre dans des lieux très touristiques. Les « palme d’or » reviennent : au gîte de Vaucenans à Saint Amour, au « petits sentiers » à Fresse sur Moselle à l’Hotel, « le râle des genets » à Dun sur Meuse, et au « Chti’ Panier » à Morcenx (Landes)
- Le genou : quand je suis parti pour ces 5500km, j’avais une petite inquiétude sur la tenue de mon genou droit (déchirure du ménisque). Le Dr Dejour chirurgien (son père était un éminent spécialiste du genou) avait refusé l’option « opération » qui consistait, par arthroscopie, d’enlever la partie déchirée de ce ménisque. Ses conseils étaient de : faire du vélo (facile) et de faire des étirements du genou. Le bilan des course c’est que je ne ressens plus aucune douleur et j’ai recommencé la course à pied puisque j’ai fait plusieurs footing de 40 à 1h20. Je remercie le Dr Dejour pour son diagnostic et pour ces conseils pour l’instant judicieux.
– à mes accompagnateurs vélo : Que du plaisir avec mes amis qui ont fait un bout de chemin avec moi et tout particulièrement, j’ai beaucoup aimé le départ entre Caluire et Chamelet et le passage au col du chêne avec jeunes et anciens cyclos et cyclistes amis, le p’tit troquet à Pont de poite, la montée à Notre Dame de Ronchamp, et le vent et le gîte à Baumes les dames avec Jacques, le passage du Ballon d’Alsace avec Christian et Marco, le passage de l’Alsace à la Lorraine avec Jean Michel de Strasbourg, le passage sur la plage de Caïeux sur Mer avec Sylvain, la remontée difficile sur Sordeval et les routes droites en Normandie (des coquelicots) avec Jean-Marie, La balade sur la plage de la Palue avec Joël et ses 2 filles, les 120 kms sur les bords de Loire avec le vent dans le dos avec David, les 40 kms sur les bords de Loire et la côte finale de Saint Avertin avec Dédé (il a depuis ce jour un super coup de pédale), la surprise de voir Christophe et Fabienne à l’arrivée du bac à la Grave sur mer, Marie Thérèse aux petits soins avec moi et Sylvain dans la traversée du Pays Basque, les montées des Cols Pyrénéens avec l’Aubisque (final difficile pour Syvlain), Tourmalet (le silence dans la brume), et le Portet d’Aspect (3 passages à 17%) et le p’tit repas rigolo à Sainte Marie de Campan avec Sylvain , la montée tonique sur Saissac avec Serge et Frank, le parcours dans les petites routes du Var après Roquebrune avec Pierre et le soutien sans faille de Jean-Claude dit « le Grand » ( et bien sur, j’associe Rosette et Mireille qui sans être sur le vélo, étaient efficaces au niveau de l’organisation logistique) sur toutes les étapes des grands Cols mythiques Alpins, surtout le Col de l’Izoard et la remontée de la vallée avant l’Iseran où nous avons essuyé des belles averses, les parties de manivelles sur les faux plats (où il me faisait tirer la langue), moins aimé la gamelle à Broissieux où heureusement tout s’est quand meme bien terminé , le col du Frêne avec Querru et son système tout nouveau de changement de vitesse, la petite route dans les Bauges avec le montagnard Yves, et enfin le final sur Balan d’abord, la montée du col du Chat, le rythme soutenu avec les amis Alain, Jacques, Pascal, Gerard et Patrice puis sur Caluire avec le Président de l’AC3F Jacques et les 6 collègues du club. Vraiment tous des supers accompagnateurs !
– à mes amis qui m’ont hébergé : Dans chaque étape où vous m’avez accueilli, vous avez rivalisé pour me faire passer un super moment de détente, de récupération, de bonne table et j’en garderai un excellent souvenir : Chez les Perrussel à Chamelet, David et Marina à Nantes, les Perdriau et Baumard de Tours, les Perdriau de La Rochelle, les P’tits Colin de Saint Médard, les Debouzie à Garate, Frank et Marie Pierre à Castelnaudary, les Charvat à Broissieux et les Robert à Balan…un grand merci à tous ! vous êtes les bienvenus aux Calmes à Caluire !
– aux blogueurs (famille, amis, connus, inconnus, personnes rencontrées,…) : vous étiez en moyenne entre 500 et 600 à vous connecter chaque jour. J’ai été surpris et ravi par ce succès. Merci pour vos commentaires parfois humoristiques, parfois émouvants,…ces messages m’ont toujours encouragé à aller de l’avant, et à garder le moral et ma bonne humeur!
– à Sylvain le journaliste du Progrés avec qui nous partageons des valeurs communes!
– à tous mes amis qui ont participé à l’accueil et au final, à Balan, à Fontaines Saint Martin et aux Calmes. Cela m’a fait chaud au coeur !
– à Rosette et Jean Claude qui ont organisé magnifiquement la fête du final à Balan et qui ont contribué au succès de mon arrivée. Depuis prés de trente ans une amitié forte nous unit Mireille et moi, avec vous deux et cette traversée des Alpes l’aura cimentée encore un peu plus…grand merci à vous deux!
– à Claude mon ami qui a « escaladé » quelques cols mythiques à mes cotés et aussi Solange que j’associe (j’ai bien pensé à elle à Lanslevillard, un lieu de légende pour nous trois…)
– à ma famille, mon père et ma mère et mon oncle et ma tante, fidèles supporters qui m’ont soutenu pendant tout le périple,
– à ma cousine Noëlle qui a suivi toutes mes étapes, grâce à Laetitia l’infirmière de la résidence de la Salette à Bully. J’ai été heureux de lui faire partager mon périple,
– à mon fils Lionel, un super coach informatique, un super soutien sans faille à ce projet, et une super complicité entre nous…
– à Mireille, qui bien que restée dans l’ombre de son « champion » de mari a soutenu à fond mon « tour de la France ». Son action a largement contribué au succès de mon projet.
Voila je tire ma révérence… pour quelques temps… mais le plaisir a été tel, que vont vraisemblablement germer d’autres projets…Affaire à suivre!
Salut et des Bises à vous tous !!!!!!
Robert
Ces deux dernières photos (ci dessous), l’une prise par un Hollandais (qui me l’a transmise par mel) et l’autre prise par un professionnel à 1 kilomètre du sommet, donnent la preuve que je suis bien monté au sommet du Ventoux avec la Charogne. Je n’avais pas pu faire une photo puisqu’une cycliste belge avait laissé tomber mon appareil photo qui s’est brisé.

Au sommet du Ventoux

Mont Ventoux :il reste un kilomètre